À l'orée de ce siècle fini
Je regarde cet énième coucher de soleil
Les rouges des braises ardentes
Se mêlant aux roses des montagnes d'amarante.
Quand tous auront contemplé le siècle maudit,
Ils pourront pourrir en paix, eux aussi,
Après avoir été vu et vécus.
Moi, je repars, le cerveau ivre,
Ivre d'avoir trop vécu ce qui fut sans vie,
Me retrouvant lové dans ma splendide solitude,
Âme perdue sans les restes de mes amours autour,
Tout juste entouré de mes chiens et de mes fléaux.
Tout ce que j'aime se résume en un seul mot: la chute.
Mais j'aime mon époque car c'est probablement la dernière,
Jours agonisants avant que la terre ne s'assèche,
Gorges sèches avant que les flots ne l'envahissent,
Pieds brûlés que la terre anéantira de ses derniers feux,
Et que les hommes brûleront de leurs derniers amours.
Je n'ai cherché ni à escalader les monts
Ni à dégringoler les vallons,
Je n'ai recherché que la plénitude
Des mornes plaines et de leur mortel ennui.
Je voudrais tant encore une énième fois,
Ressentir le cri de l'amour avant de m'évanouir,
Oui, rien qu'une dernière fois avant que de mourir,
De savoir la fin si proche, ressentir cette joie.
© 2009 Marwan Elkhoury
Lettre A Pierre
4 weeks ago
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