Tuesday, July 14, 2009

Je viens voir l'ombre que je devins

Je viens voir l'ombre que je devins,
Par-delà l'aube du divin.
Je ne suis pas là où je suis,
Je ne suis pas là où je fuis.

Prêt à échanger vos réels
Contre un seul de mes rêves.
Un rêve est un rêve
Mais ce rêve est mien
Et ces réels rien.

Esclaves du bruit, taisez-vous !
Pour qu'enfin les bruits s'élancent
Et que des silences émergent le silence.

Les mots disent ce qu'ils disent
Mais disent encore et encore et encore
Autre chose que ce qu'ils disent.

Les mots disent les présages,
Ils disent les corps, ils disent la mort,
Ils disent la peur de l'orage,
Ils disent les larmes sur ton visage,
Et mon amour de toi que tu ne dis d'ores.

Ils disent des mots, des mots et des mots,
Toujours des mots,
Rien que des mots.

Ils disent les désirs et les rites,
Ils disent encore le silence
Et ma beauté de toi maudite.

J'aurais voulu goûter tous ces parfums
Qui restent collés à ta peau,
Comme ces grains de sable sur ton corps mordoré,
Pour qu'enfin passent un peu sur ma peau,
Qu'un peu de toi passe sur ma faim.

J'aurais voulu poser mon regard sur le tien
Mais je n'ai pas osé,
Tant ton regard était calme et convulsé le mien.

J'aurais voulu poser mes lèvres sur les tiennes
Mais je n'ai pas osé
Tant tes lèvres étaient douces et rêches les miennes.

J'aurais voulu poser mes mains sur tes mains
Mais je n'ai pas osé
Tant tes mains étaient effilées et les miennes déchiquetées.

J'aurais voulu, j'aurais voulu, j'aurais voulu mais
Je n'ai pas osé
Tant ton regard était loin et le mien broyé.

Dieu est grand
Si grand que personne ne peut l'atteindre.
Dieu est grand
Si grand qu'il ne peut personne atteindre.

Tout, ici-bas, a des relents de remugle,
De dégueulis et de vomissures
Je ne veux vénérer que les prostituées,
Que la laideur et le stupre,
Seules choses qui soient vraies
Dans ce monde si surfait.

Merci à tous,
À la beauté, au parjure,
Au péché, à la luxure,
À dieu, à l'azur,
Merci, je vous assure,
Merci à tous.

© 2009 Marwan Elkhoury

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