Saturday, April 18, 2009

Mon amour des mathématiques

Mon amour des mathématiques
Vient de ma haine du monde.

Ma copine m'a plaqué pour mon frère, typique
Je me suis amouraché de sa soeur, facile,
Qui s'était éprise de mon frère, subtil.

Elle m'a pris mon coeur, mais m'a refusé son corps
J'ai pris le coup sans m'en remettre, à tort,

Seul l'alcool aurait pu me faire oublier
Toutes les misères du monde
Mais rien, ni les mathématiques,
ni l'alcool, me faire plier,
Ni ne pouvait me faire oublier
Cette haute trahison, ce lèse-majesté.

Je suis parti en guerre contre moi-même
Les autres partirent en guerre
Contre un je-ne-sais-quoi
Qu'ils appelèrent du nom de dieu
Cela faisait plus précieux.

Je ne vois pas ce que dieu
À affaire avec nos affaires
Mais il était de tous les milieux
Et de toutes les sauces, douces et aigres.

Peut-être que ce qu'il leur manquait
C'était juste un peu de jugeotte
Et surtout un vrai chagrin d'amour, crottes.
Alors que moi qu'est-ce qu'il me manquait
Ce gros chagrin d'amour, petite sotte.

Je suis donc reparti en guerre
Mais je ne l'étais que contre moi-même
Et les autres contre ce je-ne-sais-quoi
Qui s'appelait dieu sait quoi.

Enfant de la guerre, j'ai connu les bombes,
Les filles et les règlements de comptes,
La guerre a façonné mes pensées
Sans que je ne n'aie jamais pu en être fasciné.

Certains s'en remettent, ravis,
De la guerre, comme de la vie,
Mais d'autres, pas, et s'en vont,
Comme ci, comme ça, ici ou là, c'est con.

Je suis donc parti pour ne jamais revenir
Parti ici et là pour mon bon plaisir
J'ai perdu mon chemin sans jamais l'avoir trouvé
Je n'ai jamais su s'il y avait un chemin ni où il me mènerait
Je me suis donc perdu sans jamais me retrouver
Perdu le chemin avant même de le prouver.

Baigné de clartés, j'ai recherché l'obscurité
Pour fuir la chaleur du jour, j'ai aspiré à l'ombre des cours
Aveuglé par la lumière, me suis réfugié dans les prières,
Mais rien n'est plus insidieux que la voix de dieu.

On m'a dit que tout se tenait
Alors que le monde tourne à vide
Par la force des choses, tout se tient, niais,
Et pourtant il tourne, dans le vide.

© 2009 Marwan Elkhoury

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