Je vis des nuits sans jours
Parmi des temps sans amours.
Les fenêtres s'ouvrent sur le rien de ma vie,
Comme ces regards qui fuient dans le vide.
Y a-t-il un temps où je fus
Où le temps ne s'arrêtait
Faute de temps pour l'être.
De ce soleil du matin sans rayons
Je revois le crépuscule de tes lèvres
Qui dessine la peine au bout du crayon,
Comme un diamant noir au fond de tes rêves.
Tu étais là sans l'être
Dans la plus grande souffrance de l'être.
Les plus grands moments de ta vie
L'étaient de vivre pleinement ta mort.
Il y a encore l'effroi
Qui donne vie à ton regard
Et pour redonner vie à tes doigts, le froid.
Je regarde à nouveau un ciel sans ciel,
Où les cieux se sont évaporés.
Ton visage prend la couleur du miel
Mais tes lèvres se sont décolorées.
Quand je lève ma main de ta main
Je me plonge dans le bel incertain.
Le soleil se couche derrière moi,
La pâle lune se lève près de moi.
Le cri s'efface, ébloui,
Et ma langue s'abstrait dans la nuit.
J'admire l'impact de l'ouie
Quand je fais l'éloge des bruits.
Là où nous nous promenions, seulement,
Parmi l'églantier et le romarin,
Les ornières découvrent gaiement,
Les riches heures de la fin.
© 2010 Marwan Elkhoury
Lettre A Pierre
3 weeks ago
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