Saturday, May 16, 2009

Coupable d'une faute

Coupable d'une faute
Dont j'ignore la cause,
Que me reste-t-il de plus
Que me jeter dans l'oubli,
Dans tous les vices et les enivrements
Possibles et vulgaires,
Les femmes, l'amour, l'insouciance,
La paresse et le monde,

Je courus les sauvages et les moeurs bizarres,
Je recherchais la fréquentation
Des mauvaises filles et des mauvais garçons,
Je feignais d'ignorer
Qu'il y eut un bien et un mal,
Et tout ce qui vient avec,
Le péché, la culpabilité, le regret ou les remords,

Je devenais follement épris
De tout mais surtout de rien,
De tout le factice de la vie
De toutes ses futilités,

Conversations à bâtons rompus
À propos de tout et de rien,
De l'amour, de la guerre ou de la mort,
Jusqu'aux premières lueurs fatales de l'aurore,

Non, me dis-je, je n'appartiens pas à votre monde,
Mais dieu seul sait
Si jamais il fût un monde
Auquel j'eus pu un jour appartenir,

Orient, occident, nulle différence,
Je me mis à chercher un lieu,
Sur terre, sur eau, au ciel, au feu,
Où disparaître,
Mais nul endroit où m'oublier.

Que me restait-il d'autre
Que d'autres mondes,
Ceux du rêve et de l'imaginaire,
Ceux que je construirais et
Déconstruirais à ma guise,

Hélas, me dis-je, tu coules, reprends pied,
À quoi cela sert-il,
Si je ne connais le bonheur,
Ni ici ni là,
Autant plonger que rester là,
Où plus rien n'est ni ne puit rien être non plus,

Si encore, j'eus pu trouver
Un but noble et utile à ma vie,
Je me serais dépensé à ça,
Mais, à vrai dire, quoi,
À ce moment était l'ultime question,

À quoi ou à qui, dîtes-moi,
À dieu peut-être, mais oui, mais pourquoi,
Qu'en a-t-il a foutre de moi
Ou d'un autre, je me demande toujours.

©2009 Marwan Elkhoury

Saturday, May 2, 2009

A bridge to nowhere

Peut-être que l'image d'une barque,
Immobile, m'emportera loin d'ici
Vers cet océan magique
Qui berce mes songes
Les vagues qui m'avancent
Vers cette autre rive
Et le choc des flots
Sur les planches de ma vie.

Peut-être que
Depuis longtemps déjà je dérive
Peut-être que d'une rive à l'autre
Vers ce pont qui ne mène nulle part
Et que j'enjambe pour passer là-bas,
Là où plus rien n'est.

Qu'ai-je besoin de ceux-là quand je ne suis plus
Quand le bruit de la fureur ne s'entend plus.
Je ne désire plus que le silence de mon île
Et c'est tout ce qu'encore je désire.

Où sont ces oiseaux aux ailes bariolées
Ces perroquets aux ailes de fées
Volants autour de ces grands palmiers
Pour m'accompagner dans le grand voyage mystique
Vers ce paradis futile mais féerique.

J'écris le rien, j'écris sur rien,
Avec des mots qui ne sont point miens
Avec des mots qui ne sont rien
Qui veulent bien mais qui ne peuvent
Faute de mots pour le faire
Faute de trop pour le rêve.

Les rêves sont ainsi faits
Avec tous ces riens qui font une vie
Avec tout ce qu'il y a de maux dans une vie
Pour permettre aux nuits de se faire
Et permettre aux jours de se défaire.

Étroite est la terre étroite est ma vie
Pour permettre à l'esprit de voler
Pour permettre à l'esprit de plonger
Pour renaître à l'esprit l'art de connaître ,
L'art de parler et celui de songer.

Qu'est-ce encore que cette vie,
Jamais eu le coeur à chanter,
Ni mes joies, ni mes peines,
Jamais eu le coeur à danser,
Autour de cette âme en peine.

Vivrai-je encore après ma vie
Si je n'ai pu vivre déjà celle-ci
Dirai-je encore mais oui merci
De n'avoir pu vivre celle-ci
Pour enfin vivre vraiment
Pleinement cette autre.

©2009 Marwan Elkhoury